INTERVIEW DE JILL ROBINSON PAR LE MAGAZINE SCIENCE & NATURE

Interview de Jill Robinson par le magazine Science & Nature. Jill Robinson milite pour la fermeture des élevages. De Hongkong, elle s'en prend aux médecins, aux fermiers, aux trafiquants et même au gouvernement chinois.

Science & Nature: Comment êtes-vous engagée dans la protection animale?

Jill Robinson: J'ai milité très tôt dans les organisations de protection. Je me suis retrouvée àHong-Kong et j'ai commencé à aider un voisin pour l'IFAW. Quand il est parti, je l'ai remplacé. La première campagne contre les fermes à ours remonte à 1993 et nous avons créé le sanctuaire en 1995. Sept ours y vivent aujourd'hui.

Comment ont réagi les autorités chinoises au début de votre action ?


Elles ont été surprises et gênées, car pour la première fois, en plus de la conservation de l'espèce, on leur parlait de la souffrance des animaux et de la cruauté des fermes. Elles sont toujours très embarrassées par les articles de presse internationaux.

La bile d'ours est-elle vraiment efficace?


Malheureusement, oui! On a découvert qu'un de ses composants, le UDCA (urso-dioxydolic acid), est actif sur les calculs de la vésicule. Dans les pays occidentaux, on le synthétise à partir de bile de bovins. Il existe également de nombreuses plantes d'une efficacité comparable.

Lorsque vous récupérez un ours, comment retirez-vous le cathéter?

Après avoir été immobilisés pendant tant fois jusqu'à 13 ans, ils n'ont plus l'habitude de vivre. Ils restent allongés sans bouger et ont peur de tout, des hommes, de nous, et même des autres ours. Autour du cathéter, ils ont des écoulements de sang et de pus. Quand on opère, on trouve des hernies, des abcès, et quand on arrive à la vésicule, la bile est marron avec des morceaux de métal rouillé. C'est incroyable qu'ils puissent survivre aussi longtemps dans cet état.

Quelle est votre expérience la plus douloureuse avec les ours?

C'était avec le premier ours récupéré dans une ferme. Symboliquement, nous l'avions appelé Yat Ho, numéro 1.Après l'opération du cathéter, il restait prostré dans un état lamentable, et ne mangeait rien. On l'a vu dépérir sous nos yeux, sans pouvoir rien faire. Il a fallu prendre la décision de l'euthanasier. A l'autopsie, on s'est rendu compte qu'il avait été tellement compressé par sa cage, que ses côtes avaient écrasé tous ses organes, et que la nourriture ne passait plus. C'est à ce moment que j'ai vraiment réalisé à quel point ces animaux subissaient d'atroces souffrances.

Comment vivent les ours dans le sanctuaire ?

C'est un nouveau monde pour eux. Les jeunes ours récupèrent très vite leur vitalité et leur joie de vivre. Ils sont tolérants, gentils et amicaux avec nous. Ce sont des animaux merveilleux. Ils ne retourneront jamais à la vie sauvage mais au moins ici, ils n'ont plus rien à craindre.

Comment voyez-vous l'avenir ?

L'avenir nous appartient. Il est entre nos mains, celles des médecins chinois, qui prescriront des médicaments à la place de la bile d'ours, celles des consommateurs, qui changent leurs habitudes et mettront ainsi fin au trafic. Alors, peut-être, le gouvernement de la Chine prendra-t-il la décision de réduire et même de supprimer les fermes à ours. J'espère voir ce jour.

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